On est samedi, il est 9h du matin et vous décidez soudainement de vous baisser pour porter ce meuble et le déplacer. Et là, CRAC ! Une douleur électrique vous saisit le bas du dos, la fesse et l’arrière de la cuisse. Ça y est, vous venez de faire connaissance avec la célèbre « sciatique » et votre seul objectif est désormais de la soulager puis de la soigner.
La « sciatique » ou douleur radiculaire lombaire est provoquée par une déformation mécanique ou par des mécanismes inflammatoires, immunitaires, neurophysiologiques. Ces deux causes peuvent être liées ou non. En général, la douleur ressentie se situe principalement dans la fesse ou dans la cuisse. La cause reste dans la majorité des cas une hernie discale qui va venir comprimer (vers l’arrière) une des racines du nerf.
Soulager la douleur provoquée par la sciatique
Le plus urgent va être de soulager la douleur provoquée par la sciatique en calmant l’inflammation. Pour cela, plusieurs options s’offrent à vous.
Le repos
Dans certains cas de douleur extrême, le repos va être une étape obligatoire pour tenter de calmer l’inflammation en limitant les frictions internes. En revanche, cela doit être strictement transitoire. Dès lors que la douleur aura diminuée de sorte à devenir tolérable, il faudra bouger. Je ne parle pas ici de danser directement la Macarena mais d’au moins se déplacer puis de récupérer progressivement la mobilité vertébrale.
Le kuzu (ou Kudzu) : plante chinoise efficace contre la sciatique ?
Alors oui, il existe le traitement classique à base d’anti-inflammatoires qu’un médecin généraliste pourra vous prescrire si la douleur ne passe pas. Ceci-dit plusieurs études dont une récente ont testé l’efficacité de la puérarine (molécule issue du Kuzu).
Alors que ce fameux Kuzu est connu pour traiter certaines maladies cardiovasculaires ou le diabète, une étude de 2018 est parvenue a montrer comment la puérarine agissait pour diminuer les douleurs nerveuses.
En effet, l’injection de puérarine inhibe certains récepteurs sensibles à la douleur comme le P2X3. Cette molécule augmente également le seuil de la douleur (et donc diminue son intensité perçue) en inhibant l’activation de la voie ERK (extracellular signal-regulated kinase) en partie responsable de la sensation de douleur.
Le massage aux huiles essentielles anti-inflammatoires
Si vous avez la chance de ne pas être tout seul chez vous à souffrir le martyr, vous pouvez demander gentiment que l’on vous masse le bas du dos. Utilisez une des huiles essentielles anti-inflammatoires existantes et diluez-la dans une huile végétale. Mettez-vous en position antalgique pour vous (sur le ventre ou sur le côté) de sorte à ressentir le moins de douleur possible. Enfin, le massage devra être doux et d’une durée de 10 à 15 minutes environ. Vous pouvez réaliser ces massages tous les jours jusqu’à soulager et soigner votre sciatique en parallèle des conseils suivants.
Soigner la sciatique et se protéger des rechutes
Pour savoir comment soigner sa sciatique, il faut savoir comment et pourquoi elle est apparue en premier lieu. Mouvement déclencheur, gestes répétitifs, posture assise prolongée ? Il faut également connaitre quelques informations avant d’aller plus loin dans la marche à suivre.
Déterminer les agents causaux de la sciatique
En partant du principe qu’une grande majorité de « sciatiques » sont dues à une hernie discale lombaire (L4 ou L5). Vous pensez probablement que plus le disque intervertébral comprime la racine nerveuse, plus la sensation de douleur est intense. Et bien c’est faux. D’autres mécanismes comme la réponse à la neuroinflammation contribuent également à la douleur radiculaire.
C’est également la raison pour laquelle on évitera de passer un scanner ou un IRM, à moins que des déficits neurologiques sérieux apparaissent. En effet, si vous allez mieux mais qu’un IRM vous montre que la hernie est toujours bel et bien présente, il y a des risques pour que votre cerveau vous fasse ressentir à nouveau la douleur. Cela peut s’apparenter à un effet nocébo. Mais il s’agit derrière tout cela de messages chimiques, de récepteurs et de communication entre cellules.
Élaborer un programme de soin efficace
Nous ne sommes donc pas tous égaux en terme de réponse douloureuse face à une même compression nerveuse. C’est précisément pourquoi la prévention, l’alimentation et un renforcement musculaire adapté vont être la solution pour traiter le fond du problème. Et ce pour tout le monde.
Adopter les bons gestes au quotidien
On va être honnête, il n’existe pas vraiment de mauvais geste pour quelqu’un qui pratique un renforcement musculaire occasionnel. Nous sommes normalement capables de supporter notre poids de corps et ce dans presque toutes les positions.
Mais de manière générale, à l’heure de Netflix et du télétravail, beaucoup d’entre nous ont un tonus musculaire malheureusement trop faible. Alors que nos muscles sont normalement présents pour décharger nos articulations et se contracter lors d’un mouvement contraignant imprévu. Si on ajoute à cela un petit embonpoint, alors on augmente considérablement les chances de rencontrer ou de conserver des problèmes de dos.
Mais pas de panique, en attendant d’acquérir cette masse musculaire minimale nous pouvons utiliser des gestes de prévention. Par exemple, ramasser quelque chose par terre sans faire le « dos rond » mais en pliant les genoux et en creusant légèrement le dos.
Ces gestes de prévention seront à faire qu’on ait des douleurs sciatiques ou non.
Éviter les aliments stimulant l’inflammation
Comme vu précédemment, l’inflammation joue un rôle capital dans la sensation de douleur lors d’une « sciatique ». C’est logiquement qu’il faudra essayer de diminuer la consommation d’aliments inflammatoires comme les frites, l’alcool ou le thé noir. En parallèle, on augmentera la consommation d’aliments anti-inflammatoires comme les légumes verts, l’huile d’olive ou les fruits à coque.
Ces conseils alimentaires peuvent paraitre extrêmes et assez éloignés du problème de base. J’aimerais vous dire à quel point, aujourd’hui, le pouvoir d’une alimentation variée est sous-estimé. Il n’est aucunement question de changer radicalement de régime alimentaire. Il s’agit de remplacer dans notre cadis, de temps en temps, le paquet de chips par une poignée d’épinards frais par exemple.
Si l’accès à l’alimentation non-inflammatoire vous est difficile, vous pourrez également vous procurez des oméga-3 sous forme de complémentaire pour commencer à soigner et soulager votre sciatique.
Muscler son dos et retrouver une bonne mobilité vertébrale
Il ne reste plus qu’un axe à aborder, un axe purement mécanique. Même si on a commencé à parlé des gestes préventifs, cela n’est pas suffisant pour soigner une sciatique déjà présente. Car un geste préventif va vous permettre de protéger vos vertèbres en les figeant grâce à vos muscles.
Oui mais voilà, la véritable finalité du soin se trouve dans le mouvement. C’est pourquoi, en discutant de ce sujet avec un collègue, je défendais les gestes préventifs à conditions qu’ils soient associés à des exercices pour retrouver ou améliorer notre mobilité vertébrale.
Dans le cas d’une sciatique, la mobilité la plus urgente à retrouver va être selon moi l’extension lombaire. D’un point de vue biomécanique, ce mouvement va permettre de résorber ( au moins dans l’idée) la hernie. D’autres exercices pour mobiliser les vertèbres dans les 3 plans de l’espace vont également être intéressant pour retrouver un dos en bonne santé.
Pour le renforcement musculaire, il faudra se concentrer particulièrement sur le muscle transverse, les muscles fessiers et le groupe sacro-épineux (muscles du bas du dos). Comme dit précédemment, les muscles vont jouer le rôle d’amortisseurs. Ils vont non-seulement soutenir les articulations mais également s’interposer lors de fortes contraintes imprévues.
Si cela vous intéresse, je propose un programme pour soigner la sciatique comportant les meilleurs exercices de renforcement de ces muscles ô combien importants, ainsi que tous les exercices de mobilisation articulaire nécessaires.
Pour conclure…
En résumé, il y a plusieurs étapes pour soulager et soigner une sciatique. Elle ne prévient que rarement de son arrivée.
Il y aura donc une première phase de repos et de soins anti-inflammatoires pour faire diminuer la douleur. Ensuite, essayer de rester dans votre lit le moins longtemps possible à condition que la douleur ne soit pas trop importante.
Dès qu’il y aura du léger mieux, commencer un programme actif visant à bouger doucement ses vertèbres avec des exercices précis et le remuscler progressivement.