Comme vous vous en doutez, le mal de dos peut venir de différentes causes et n’est bien souvent pas une maladie en soit mais un symptôme, une conséquence de dysfonctionnements biomécaniques. Mais alors que faire contre le mal de dos? Quels peuvent être les traitements et solutions pour le faire disparaître.

On peut distinguer 3 localisations où les douleurs peuvent apparaitre dans la région du dos : les cervicales (qui correspondent à la nuque), le thorax (au niveau des omoplates) et les lombaires (le bas du dos jusqu’aux fesses).

Mais avant toute autre chose, nous devons revenir rapidement aux bases pour bien comprendre d’où viennent les douleurs…

Histoire et structure de la colonne vertébrale

Au cas où vous ne le sauriez pas, nous descendons des primates. Plusieurs millions d’années plus tard et après une modification de seulement quelques pourcentages d’ADN, résulte l’Homme bipède tel qu’il est aujourd’hui.

Au fur et à mesure de notre évolution, nous nous sommes redressés. Ceci entrainant une adaptation anatomique : recul de centre de gravité, rétrécissement des membres supérieures, allongement des membres inférieurs, et surtout le passage à quatre courbure pour notre colonne vertébrale. Les chimpanzés eux n’en ayant qu’une seule.

Ces 4 courbures sont la lordose cervicale, la cyphose thoracique, la lordose lombaire et la cyphose sacrée.

colonne vertébrale courbures

L’apparition de ces 4 courbures permet de créer un système d’amortissement indispensable et une station debout prolongée sans fléchir les genoux.

Dotée de ses 3 courbures flexibles (la courbure sacrée étant rigide) et de ses 24 vertèbres mobiles, la colonne vertébrale est à la fois le pilier central de la posture mais constitue aussi un axe extrêmement mobile dans tous les plans.

D’autre éléments viennent consolider cet axe osseux mobile. Un disque vertébral (constitué d’un anneau fibreux dur à l’extérieur et d’un noyau gélatineux mou à l’intérieur) se trouve entre chaque vertèbre. De nombreux ligaments relient les vertèbres entre elles et les muscles para vertébraux s’assurent de solidifier encore plus la structure.

Causes des douleurs

Mais voilà, malgré cette parfaite organisation, des dysfonctionnement peuvent apparaitre…

  • Des modifications des courbures physiologiques entrainant des zones de forte pression vertébrale et des zones de raideur. Hypercyphose thoracique, hyperlordose lombaire, scoliose peuvent être des exemples d’une modification du rayon de courbure selon un plan dans l’espace.
  • Une dégénérescence des structures osseuses (ostéoporose, tuberculose…). Une dégénérescence liée à l’âge existe également, chaque tissu qu’il soit osseux, tendineux, ligamentaire ou cartilagineux vieillit avec le corps.
  • Des atteintes discales (pincements, tassements, fissure..) entrainant parfois une compression de la moelle épinière entrainant une hernie.
  • Une atteinte du cartilage : l’arthrose. Souvent liée à l’âge car elle est le fruit d’une usure du cartilage et peut entrainer des inflammations douloureuses.

Les douleurs lombaires

On va en retrouver 3 types généraux. La pathologie spécifique de la colonne vertébrale, douleur liée aux racines nerveuses et douleur non-spécifique (lombalgie commune). Cette dernière est d’ailleurs la plus fréquente avec une prévalence de 90% parmi les lombalgies. Une étude de 2010 a montré que la lombalgie impactait environ 650 millions de personnes dans le monde soit un peu moins de 10% de la population mondiale ! Vous êtes donc loin d’être seul(e).

mal de dos lombalgie

Selon le Groupe interdisciplinaire de lutte contre les lombalgies (GILL), on distingue 3 grades de lombalgie :

  • Primaire : apparition récente de douleurs modérées et de durée limitée.
  • Secondaire : forme récidivante, peut gêner les activités quotidiennes et avoir un retentissement psychologique.
  • Tertiaire : chronique et invalidante, peut aboutir à une coupure sociale, professionnelle et psychologique.

En prenant cette fois une échelle de temps, la Haute autorité de la Santé distingue elle 4 catégories.

  • ≤4 semaines : la lombalgie est dite aigüe.
  • entre 4 et 12 semaines, on parle de lombalgie subaigüe.
  • >3 mois, on parlera de lombalgie chronique.
  • la lombalgie est dit récidivante quand survient moins 2 épisodes aigües à moins d’un an d’intervalle.

Les douleurs thoraciques

Tout le monde a déjà connu ce fameux « point douloureux » entre les omoplates non?

C’est une des douleurs thoraciques les plus fréquentes que j’ai pu voir en cabinet. Il s’agit d’une contracture tout à fait classique due à un déséquilibre musculaire. Il faut voir à ce niveau là la colonne vertébrale comme le mât d’un bateau duquel part les haubans de chaque côté pour le stabiliser. Et bien de la même manière, des muscles partant des vertèbres et se terminant sur les omoplates ou sur les côtes stabilisent la colonne vertébrale.

Quant la tension est plus forte d’un côté que de l’autre, on peut voir l’apparition d’une contracture musculaire entrainant une douleur aiguë.

Une grande majorité des douleurs thoraciques proviennent d’un déséquilibre musculaire, d’une posture prolongée ou d’un déficit de mobilité articulaire. On peut aussi retrouver des hernies discales thoraciques pouvant engendrer des douleurs nerveuses et pouvant migrer le long d’une côte correspondant à l’étage de la compression.

Enfin, l’articulation costo-vertébrale peut être le lieu d’une mobilité anormale ou subluxation pouvant entrainer une douleur irradiante puisqu’il s’agit d’une zone fortement innervée.

Attention, dans une minorité des cas, des douleurs thoraciques peuvent être la conséquence de lésions des organes internes. Un décollement de plèvre ou un pneumothorax par exemple pourront donner des douleurs thoraciques intenses. Et dans de rares cas, un cancer du poumon, de la plèvre ou de la cage thoracique peuvent également entrainer de vives douleurs.

Les douleurs cervicales

La partie cervicale de la colonne vertébrale est la plus mobile de toutes.

Les douleurs cervicales ont elles aussi différentes origines. Hernies discales, tensions musculaires (notamment le trapèze supérieur), mauvaise posture prolongée (pendant la nuit) ou encore de traumatisme type « coup du lapin ». On peut également trouver des cas d’arthrose cervicale lors d’une sur-sollicitation des articulations transverses cervicales, quelques fois associée à un thorax trop rigide par exemple.

L’alcoolisme, le surpoids, la cigarette, une vie trop sédentaire et une posture prolongée de la colonne vertébrale sont des facteurs favorisant l’apparition des maux de dos. Lutter au préalable contre ces mauvaises habitudes fait déjà partie du processus de guérison et/ou de prévention.

Quels traitements, quelles solutions?

Avant de penser à un quelconque traitement, il est judicieux de savoir quelle pathologie traiter. Pensez à consulter votre médecin traitant si les douleurs ressenties vous semblent s’intensifier au cours du temps. De même si celles-ci sont insupportables en terme de douleur et quelles induisent des troubles moteurs ou sensoriels. Il pourra éventuellement vous rediriger vers un neuro-chirurgien s’il estime qu’une intervention chirurgicale est indispensable.

femme fitness santé squat

Le mouvement est la clé de la guérison sur la grande majorité des troubles musculo-squelettiques. Je ne saurais vous conseiller de dépendre de la prise d’antalgiques puisque le corps s’accoutumant, votre consommation risque d’augmenter petit à petit. On peut avoir recours aux médicaments en cas de période de crise et de manière exceptionnelle bien-sûr mais ce n’est pas la réponse au problème de fond.

Vaincre définitivement le mal de dos

Le corps est un empilement de structures diverses ayant chacune un rôle précis et ayant un équilibre fragile. Les trois piliers assurant une diminution des douleurs et une protection sur le long terme sont : la mobilité articulaire, les étirements musculaires et une bonne musculature.

En améliorant ces deux piliers d’un côté et en évitant un maximum de mauvaises habitudes vues plus haut, il y a beaucoup de chance de prendre le bon chemin et de faire de votre mal de dos plus qu’un un mauvais souvenir…

 » J’ai personnellement réussi à vaincre ma sciatalgie uniquement en exécutant régulièrement un programme »

J’ai personnellement réussi à vaincre ma sciatalgie uniquement en exécutant régulièrement un programme constitué d’exercices de renforcement musculaire, d’étirements et de mobilisations articulaires.

Ceci-dit, j’ai remarqué un retour de cette sciatalgie sous-jacente un certain temps après un arrêt de ces exercices de renforcement. J’en ai conclu pour ma part qu’intégrer ces exercices à mon hygiène de vie serait une condition « sine qua non » à un bien-être certain et prolongé dans le temps.

Cela est-il handicapant ou dérangeant? Vous verrez qu’avec le temps on prend goût à avoir une activité sportive régulière jusqu’à ne plus pouvoir s’en passer. C’est tellement agréable de se sentir en bonne forme physique et sans douleur que la peine de consacrer 1h par semaine à faire des exercices est négligeable.

Le plus difficile est de commencer. Il faut tenir bon les premières semaines, coûte que coûte. Mais quand on a mal et qu’on a vraiment envie d’aller mieux, on trouve la motivation nécessaire de se prendre en main. Et les récompenses sont multiples : on est fier de soi d’avoir entrepris une modification de sa routine pour prendre à bras le corps ce problème, la douleur a normalement diminué voire disparue, les autres nous perçoivent comme quelqu’un qui a de la volonté et notre forme physique s’est décuplée.

J’espère vous avoir aidé et avoir répondu indirectement à certaines de vos interrogations, mais n’oubliez pas : rien est immuable, tout est une question de connaissances pratiques et de volonté.